Dossier de presse de l'éditeur , Qui est Thierry Galdeano?

Publié le par lesablelerepit.over-blog.com

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Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir auteur ?

Auteur ? Je ne sais pas ce qu’implique l’appellation ‘auteur’. Quand je découvre les œuvres de Thierry Mauvinier ou de Yasmina Khadra, je suis bien conscient que ‘Auteur’ est un mot qui ne m’est pas destiné, je ne suis qu’un lecteur désireux de raconter des histoires qui puissent plaire à quelques uns.

En arrivant d’Algérie, à l’âge de 6 ans, j’ai vu l’horizon bouché par des barres d’immeubles, dans toutes les directions, c’était ainsi. Et je me suis retrouvé dans un grenier à éplucher des livres de la comtesse de Ségur, de Jules Vernes ou de Jack London. Je m’y suis plongé pour satisfaire mon besoin d’évasion : oublier l’Algérie, changer de monde, d’époque, découvrir des vies aventureuses, en fait, rien de très original. Comme la plupart des enfants j’ai bifurqué vers la bande dessinée, principalement les récits basés sur des faits historiques, tels que Alix, Blueberry et disons, Astérix. Mon premier choc littéraire fut ‘Le vieil homme et la mer’ d’Hemingway. Ce roman a aiguisé mon appétit  et ma soif d’imaginaire, ensuite j’ai lu tout ce qui me passait  sous le nez,  je n’ai pas tout compris  mais j’étais curieux, alors j’embarquais le plus de livres possible à la bibliothèque de mon quartier. Le paradoxe veut  que je lisais beaucoup, l’école m’ennuyait profondément. Rien de ce qui s’y passait ne pouvait valoir Mobby Dik ou Gatzby le magnifique.

Par chance nous avons déménagé en ville, mon père à ouvert un restaurant à 50 mètres d’une bibliothèque de La Place Imbach à Angers. Michel, le bibliothécaire( il se reconnaitra) me laissait y passer des journées  entières et je pouvais emporter autant de livres que je le voulais. C’est là que j’ai apprécié Maupassant, Balzac, et que j’ai eu mon deuxième choc, Madame Bovary, Flaubert et bien d’autres encore, dont Marcel Pagnol que j’adore. A chaque fois c’est l’histoire et les caractères des personnages  qui prédominaient, le sujet venait ensuite.

J’arrête pour cette question, car je suis intarissable sur ce sujet, et je n’ai répondu qu’à une question …ah ah !

- La transition lecteur/auteur a-t-elle été difficile ?

J’ai toujours aimé écrire. Je me suis souvent amusé à rédiger des portraits de mes amis, souvent ironiques, en traitant de leurs caractères ou gentiment de leur physique. J’écris aussi des textes de chanson. 

Pour le roman, ce fut différent. Je suis insomniaque, la pleine lune est mon accompagnatrice. Au cours d’une de mes nuits blanches, au lieu de lire, comme à mon habitude, je me suis mis à repenser à la vie de ma mère, décédée elle aussi trop tôt. J’ai réfléchi à la façon dont elle s’était sacrifiée en vain, pour plaire à mon père. Mon roman devait s’appeler ‘La femme sacrifiée et l’homme joyeux’ Mais mon dernier rdv avec mon père m’obsédait depuis 15 ans. Alors j’ai  rassemblé tous les éléments que j’avais en tête. Je me suis mis à surfer sur le net. Et j’ai trouvé d’innombrables témoignages anonymes sur les faits que m’avait racontés mon père. J’ai vu qu’il n’y avait rien de trop dans ce qu’il avait relaté. J’ai fait des recherches également à la bibliothèque d’Angers, sur le traitement des Harkis, par La France ou l’Algérie.  Des témoignages également de soldats qui décrivaient des exactions commises dans les deux camps. Et les manipulations du FLN qui terrorisait le peuple. Enfin les accords économiques entre la France et l’Algérie, qui laissaient sur le bord du chemin, le peuple Algérien. Je me suis pris de passion pour ces évènements, surtout sur la période peu relatée d’après la guerre.

Le plaisir a grandi quand j’ai pu emboiter les éléments du puzzle. Recréer, imaginer les dialogues comme ils pouvaient l’être dans le contexte, m’amuser en pensant qu’il fallait que le lecteur s’amuse, tout ça a fait que je suis devenu un ‘frénétique d’écriture’. Je voulais à mon tour raconter une histoire, et surtout ne pas m’ennuyer en l’écrivant.

Parallèlement, et comme je suis plus souvent allé au cinéma qu’à l’école, j’ai vite compris que j’écrivais en imaginant chaque scène, chaque plan, chaque dialogue, comme dans un film. Je me suis servi des innombrables images que j’avais en tête, pour écrire. C’est devenu en quelque sorte un style que j’ai aimé utiliser et donc un moyen pour moi de m’insérer plus facilement dans le rôle d’un écrivain.

- Quels résultats escomptez-vous ?

Sincèrement,  comme je le dis, je me suis pris au jeu, et ce que j’apprécierai plus que tout, c’est que mes lecteurs ne s’ennuient jamais. Je  ne réfléchis pas réellement en termes de livres vendus, mais en termes de personnes qui passeraient un bon moment en lisant ce récit. Je serai content d’apprendre que des lecteurs se sont attachés aux personnages, et qu’ils se soient intéressés à l’aspect historique. Comme tous ceux qui écrivent, je serais content qu’ils soient touchés, tout simplement.

 J’aimerais que des Algériens et des Pieds Noirs le lisent, car c’est également un  hommage à l’Algérie que j’ai voulu rendre. Je n’attends pas plus mais évidemment, c’est le principal à mes yeux. 

- Pourquoi avez-vous choisi ce genre littéraire ?

Je n’ai rien choisi, c’est venu comme une évidence. Mes lectures ont toujours étés peuplées de héros, glorieux ou déçus. Et je suis également sensible à mon époque. J’essaie de comprendre la société dans laquelle je vis, et si on ne regarde pas en arrière, on n’avance pas. C’est très banal comme raisonnement, mais c’est la base de toute réflexion pour qui veut proposer un monde meilleur. A travers le roman, on peut raconter une histoire en mettant une  loupe sur les travers de l’humanité.  Je crois fermement que si un auteur sait capter l’attention d’un lecteur, à travers son style, il pourra évoquer n’importe quel sujet, et ainsi, contribuer à vaincre l’ignorance. C’est très idéaliste comme approche, mais j’en reste convaincu car ça a marché pour moi dans bien des domaines.  Chacun doit trouver son émetteur, nous sommes tous des capteurs en attente d’un message. Il faut que ce soit le bon message et qu’il soit bien émit.

- Avez-vous des auteurs de références ?

Hemingway, Steinbeck, London, Flaubert, Pagnol, Werber, Desproge, Huxley,

Mauvinier , Khadra, Ruffin, Orwell , Wells, Verne, et bien d’autres encore, la liste serait très longue…

- D’où vient l’idée de ce livre?

En Février 1991 mon père, que je ne voyais plus, a voulu me parler. Il vivait près d’Angers et j’étais de passage dans la région alors que  je vivais à Montpellier. Il avait quitté ma mère et ma sœur pour refaire sa vie, comme on dit. J’ai une demi-sœur, que j’ai rarement vue.

 En une heure, dans un bistrot de Montreuil Juigné,  mon père m’a parlé plus que dans toute sa vie. C’était comme ça dans ma famille, peut être une habitude de pied noir. Pour ce qui était de notre relation jusqu’à ce jour, je me faisais engueuler avant tout, car j’étais un enfant difficile. Il m’a raconté ses remords,  ses regrets et son inadaptation à la France. Et surtout, il s’est mis à me parler de la guerre d’Algérie, comme pour justifier ses fautes et son comportement en France. Des choses qu’il n’avait jamais voulues dire. Comme bien des pieds noirs, des anciens combattants d’Algérie, il se taisait sur le sujet.

 Il m’a laissé un méli mélo d’anecdotes, vécues ou pas, je n’ai pas bien compris. Il y avait autant d’horreurs que de joie dans son propos, c’était un invraisemblable  chahut d’allers retours dans le temps : un peu de la guerre, un peu de notre vie après la guerre, en Algérie, et de son entêtement à vouloir rester  vivre là bas, après l’indépendance. Il m’a surtout raconté comment  l’ambiance s’est détériorée et comment nous avions du  partir en catimini, comme ceux de 1962, sauf que c’était en 1969.

Mon père est décédé quelques mois après cette entrevue, il avait 51 ans. Ca a donc été notre dernière rencontre.

Après cet évènement, j’ai secrètement repensé à ma courte  vie à Béchar et aux derniers mots de mon père. C’est ainsi qu’est né ‘Le Sable Le répit’

Mes correcteurs m’ont poussé à le publier, mais c’est le jour où mon épouse l’a lu corrigé, et qu’elle m’a dit l’avoir aimé, que j’ai trouvé toute la motivation pour le faire éditer.

- Quelle est la part d’imaginaire et de concret dans vos écrits ?

Pour mon premier roman, il a fallu imaginer les scènes basées sur mes recherches, les témoignages de pieds noirs, de harkis, de soldats anonymes. Les vidéos ou les photos que j’ai découvertes au fil de mes enquêtes, ont été assez parlantes pour mettre mon imagination en marche. J’ai vu beaucoup de monstruosités. J’ai  surtout beaucoup parlé avec des pieds noirs et des algériens sur des forums dédiés. Les gens parlent et transmettent facilement derrière leurs écrans, bien plus que lorsque vous les avez  face à vous.

Peut être que si je compte l’aspect historique et les évènements dont je me souviens parfaitement, plus ceux qu’on raconte dans ma famille depuis des lustres, on peut dire que 50 % du récit est basé sur une réalité concrète.

Pour deux autres que j’ai écrits, c’est à peu près le même processus. Comme bien des raconteurs, je pense que l’on se sert de ce que l’on connait déjà, on cherche un scénario et un sujet, ensuite on  pose le curseur sur un fait de société, on choisi un angle d’approche. 

Peut être qu’en réalité j’écris plus comme un journaliste  que comme un auteur ? N’étant pas journaliste non plus, je ne saurais le dire…

- Quels sont vos futurs projets ?

Actuellement je travaille à la correction de la deuxième partie de ce premier roman. J’ai  achevé ‘Le Sable Le Fardeau’ ou j’essaie d’expliquer les conséquences de l’exil sur la vie des rapatriés d’Algérie.  On pourra suivre le parcours d’Antoine et de Claire, sur le territoire français. J’aborde également le traitement des harkis en France. On découvrira que tous les mystères d’Antoine n’ont pas étés élucidés. Enfin on apprendra une nouvelle incroyable qui rappellera que Béchar n’est pas si loin.

J’ai également écrit deux autres romans que je n’ai pas corrigés

‘Avis de valeur’, une fiction inspirée de faits vécus sur l’immobilier, jusqu’à la crise. Ma vision des facteurs qui ont déclenché la frénésie sur le marché de l’immobilier en France, pour ensuite aboutir à la crise que nous connaissons. La encore je mets en scène des hommes et des femmes de la France d’en bas, si bien évoquée à l’époque.

Mon dernier roman pourrait s’appeler ‘l’éloge des cancres’. C’est un plaidoyer sur les autodidactes, qui remet en cause, sur la forme, le modèle de notre enseignement, avec pour question principale.

Si on trouvait la solution pour que nos élèves ne s’ennuient pas en classe, y aurait il moins d’échec scolaire ?

 Comme vous vous en doutez, je parle encore d’un sujet auquel je réfléchis depuis longtemps. Cette idée m’est tout naturellement venue le jour ou un de mes enfants s’est mis à progresser en mathématiques, grâce un logiciel informatique,  avec un programme ludique, et sans aucune aide extérieure. A partir de ce moment, je me suis mis à douter de notre système d’éducation et de son efficacité pour captiver nos enfants. La pédagogie  ‘apprendre en s’amusant’  est elle suffisamment exploitée en France ? Vaste programme ! Allons voir du côté du cercle des poètes disparus…

 

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L
<br /> Très touchante interview ! J'ai hâte de découvrir ton livre. Rendez vous donc, le 25 juin ...<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Salut Frinée , merci pour ces gentils mots. J'ai eu mon éditeur hier , tout est organisé pour un lancement fin Juin effectivement . L'évènement sera callé sur la date de dédicasse prévue le 3<br /> Juillet à Hyper U de Murs Erigné , avec vente sur place et photos des lecteurs avec l'auteur, 'ouais super! Je serai donc toute la journée du 3 Juillet dans le rayon librairie de Hyper U , je<br /> fais tourner l'info à partir d'aujourd'hui, je compte sur toi pour faire passer le message , bye bye.<br /> <br /> <br /> Je vois que tu t'ai encore couchée tard , alors que j'ai encore peu dormi cette nuit . Grosses bises à tous et encore merci de cette visite sur le blog .<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Mon cher Thierry, j'ai parcouru ton blog, bien, très bien, tu sais ta vie n'est pas loin de la mienne et ma misère que j'ai connu au pays ou je suis né, dernier d'une famille de huit enfants,<br /> orphelin à 6 mois,il y'a 69 ans ( bientôt ) de cela, alors courage et continue, car même chez les Pieds-noirs il y' avait une grande misère. Avec mon affection - Jean-Jacques<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Bonjour Jacques , merci infiniement de ce message émouvant et merci également de tes encouragements . Chaque jours qui passe me rapproche de personnes comme toi, des gens sincères qui me portent<br /> vers d'autres projets. A présent, ma seule préocupation reste de le faire prendre du plaisir et j'écris essentiellement dans ce but, que chacun de ceux qui me liront  reçoivent un moment de<br /> plaisir, car la misère dont tu parles, je ne l'ignore pas. Je cherche toujour sà renvoyer la lumière qui m'éclaire, cette lumière vient de la joie de mes lecteurs, je tiens à les rendre heureux<br /> avec les moyens qui sont les miens, je souhaite que tu me lisent car je sais que tu vivras cette lecture avec bonheur. Amicalement Thierry<br /> <br /> <br /> <br />